
Il faut faire honneur à
Flockaveli l’incroyable album de
Waka Flocka Flame. Surtout qu’on a jamais vraiment parlé de lui ici. Pourtant ça fait longtemps qu’on le connaît puisqu’il a passé des années à secouer ses dreads sans rien dire dans les clips de Gucci Mane. Mais c’est seulement à l’été 2009 qu’on a eu l’occasion de découvrir que le goon sympathique avait encore plus d’énergie quand on l’enregistrait.
Yeaaah Ohleddooit. Il est devenu rapidement évident que Waka avait des idées et un talent assez extrêmes pour emmener le rap de barbare à l’étage au-dessus.
Ce qu’il fait c’est avant tout du trap rap. Atlanta, les beats, les thèmes il vient de là comme son entourage,
1017 Brick Squad. Là où il se distingue vraiment c’est que ce mec se souvient du crunk. Les refrains braillards et répétitifs c’est plutôt deux fois qu’une, les ad lib hystériques pareil, et l’agression sera toujours largement préférée au détachement. En ajoutant un personnage qui se fait volontiers ignorant à la No Limit, le style est très cohérent. Il a donné une forme bien actuelle à l’énergie juvénile qui est à l’origine de tant de bons disques de rap.
Bref place à l’écoute de
Bustin At Em, morceau d’intro, qui est désormais la nouvelle référence pour voir ce que c’est qu’un Waka Flocka Flame.
Abusé ce morceau.
Flockaveli ne contient que ce genre de sauvagerie à l’exception de deux morceaux géniaux sur les potes,
Homies et
For My Dawgs. Rien d’autre, ça tue. Pour être honnête il est étonnant que ça soit si bien dans le sens ou plus d’une tape était indigeste. Mais justement, ce premier album fait les présentations en reprenant une grande partie des meilleurs tracks des street albums. Du coup on peut se demander où est passé
Rumors, on aurait pas été contre se bidonner une énième fois en entendant
these nigga say they killed me and kidnapped my daughter, I don’t even have no daughter they mad cause I’m a baller.
Une autre clé c’est l’omniprésence de
Lex Luger à la production, le style explosif du petit jeune convient parfaitement. Le Zaytoven de Waka en quelque sorte. D’ailleurs depuis qu’il a produit
BMF il est débordé par la demande et a inévitablement adopté la technique Zaytoven période Wilt Chamberlain, qui consiste à reprendre son dernier beat, changer deux notes et trois détails, en espérant que ça passera nivuniconnu. Surtout pour les autres rappeurs en fait, là si j’énumérais les beats remarquables qu’il a placés je citerai la moitié de la tracklist de
Flockaveli.
En revanche les featurings, à part le monument Pastor Troy qui est totalement légitime quand il s’agit de faire ce genre de rap, pour moi ça aurait été pareil s’il avait pris des gars au hasard dans les rues de Riverdale. D’autant qu’il y en a plein alors qu’on s’attendait à Gucci, Frenchie, OJ, Wooh, ça sert à quoi de gueuler Briiiiick Squad sinon. C’est vrai qu’il y avait eu un froid avec Gucci Mane peu de temps auparavant, c’est peut-être pour ça. En tout cas
Mama Flocka est thugged out donc ça s’est vite arrangé.
Tout ça ne change rien au fait qu’on parle d’une grosse réussite là, un son bien particulier qui fait un effet dingue et qui comble en divertissement, chapeau à Waka pour être allé jusqu’au bout des choses.
Au fait Gucci Mane a sorti un album qui n'est qu'à moitié bien. C’est pas comme s’il avait pas sorti deux mixtapes déjà classiques ces derniers mois donc on s’en tape, mais dommage. Et Wooh da Kid est sorti de son trou avec
Black Out, une sacrée mixtape qui est exactement dans le style de Waka Flocka Flex, indispensable pour ceux qui en redemandent.