Tuesday, March 18, 2008

Lil Wayne au Bataclan le 7 mars 2008

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20 minutes d’attente furent nécessaires pour arriver dans un Bataclan déjà bien plein. Un DJ enchaine les classiques sudistes. Ici il semble que tout le monde connaisse Pablo Noriega, le vrai Noriega. Un passage par le stand merchandising, histoire d’ajouter un tee-shirt surement de mauvais goût à sa garde-robe et direction la fosse. Les bandanas (rouges) porteurs sont de sortie. Les balcons sont déjà bondés et les 15 premiers rangs habités par ceux qui se révèleront être de réels fanatiques acquis à la cause Cash Money.

Bienvenue dans un univers Weezifié.

Nous y sommes : 10 bons mètres devant la scène, sur laquelle trône la traditionnelle table du DJ, habillée d’une bâche HIP HOP RESISTANCE. Un regard sur l’homme derrière la table réveille en nous quelques souvenirs gênants : c’est bien Dj Fab "l’underground explorer" qui annonce le programme de la soirée et de celles à venir. Young Jeezy ! Le public manifeste sa joie, une joie qui à l’annonce du concert de Method man et Redman se mue en silence. Lil Wayne est déjà dans toutes les têtes... et le silence devient plus pesant quand DJ Fab, visiblement inquiet de cette désaffection pour les vétérans, nous demande si nous respectons la Old School…

Première partie, Dj Fab appelle Kennedy, bof… on écoute quand même, pas question de lâcher une place qui promet d’être précieuse d’ici quelques minutes… Certains morceaux laissent filer le temps avec plus d’intérêt, comme quand tu trouves un Science et Vie d’il y a 6 mois sur la table basse de la salle d’attente de ton médecin. L’arrivée surprise et désarticulée de la Fouine, présent pour interpréter son dernier « banger à refrain screwed n’chopped » Brolic à la place du crâne aidera à faire passer la pilule pour de bon.
La scène se vide et commence l’attente. Chacun occupe cette transition comme il le peut et entre les salves d’appels et de sifflets, certains proposent leurs palmarès des meilleurs morceaux de Lil’Wayne quand d’autres parient sur le look qu’aura adopté pour la soirée leur idole.

Weezy sait se faire attendre.

La tension est palpable quand apparaît la silhouette du héros. Venir de la Nouvelle-Orléans doit aider à prendre le public parisien par le bon bout : « Bonjour motherfucker ! Je m’appelle Lil’Wayne ; je parle français trèèèès bien ». Pull en laine bleu marine, jean ajusté, Wayfarer derniers coloris, écharpe en soie sauvage rouge, seul un crucifix diamanté pendant autour de son cou vient rappeler que nous avons affaire à l’inventeur d’une expression que même tes grands parents prononcent régulièrement désormais, le « bling bling ».

A mesure que Weezy passe en revue ses featurings les plus fameux (Make it rain, It’s me bitches, Duffle bag boy), les vêtements laissent la place selon la tradition au all over de tatouage qui lui sert de peau.
Au niveau de l’attitude on est la plupart du temps face à un mélange impossible de 2pac et de Prince. Et lorsque son sourire débile fait apparaître un énorme grillz, on est face à un mongolien de Ca$h Money, hell yeah ! Back That Azz Up est d’ailleurs une des réjouissances du début de concert. Lil’Wayne rappe sans backs mais souvent par-dessus le morceau, sans s’en cacher. Les seuls vrais moments de virtuosité sont certains couplets sur lesquels il arrête la comédie et se concentre, ainsi que son exclusivité live Pussy Monster.

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Puis, au milieu du concert, arrive ce moment où Weezy ruisselant prend une chaise et demande à un membre de son staff pléthorique de lui apporter sa guitare. Ceux qui ont vu le clip de Leather so soft savent à quoi s’attendre ; mais même quand on le sait, c’est chaud. Vu de loin on aurait pu croire à Lauryn Hill unplugged. Il joue péniblement quelques notes de Prostitute Flange et c’est le frisson, tout le monde se tait. Il chante dans le silence complet, ce qui permet au moins d’entendre sereinement son timbre de voix si particulier. Insolite.
Le concert repart sur de meilleures bases quand la foule se met à entonner « Go DJ, that’s my DJ ». Bonne surprise pour Weezy qui s’exécute. Globalement le public maîtrise très bien les paroles de tous ces morceaux qui ne sont pourtant jamais passés à la radio ni à la télé en France, merci internet.
Ca fait déjà une heure que Lil’Wayne est parmi nous, autant dire que c’est bientôt la fin, quand il se met à jouer l’énorme Stuntin Like my Daddy. Le premier couplet chauffe tout le monde et soudain bim BABY BIRDMAN belieeeve dat. Hystérie collective pour celui que l’on attendait plus. Le boss de Ca$h Money Records, de rouge vêtu, fait forte impression. A la fin du morceau, le père et le fils ont la banane, probablement ravi par l’accueil qu’ils trouvent à l’autre bout du monde, make some noise for Lil’Wayne avec Birdman. Tout le monde fait le fingertrick de l’oiseau et ça roucoule dans les balcons du Bataclan. Les deux stunnaz aux larmes tatouées se félicitent par une franche accolade qui déclenche plus d’un rire dans le public. Ils remettent ça avec Pop Bottles, dernier morceau.

Lil’ Wayne déclame une dernière fois ce qu’il n’a pas cessé de répéter tout le long de la soirée « I ain’t shit without you ! So make some noise for what you created!». C’est alors que retentit I Will Always Love You de Whitney Houston. Lil’Wayne savoure le succès, évite le peignoir qu’on lui tend, puis se décide à l’enfiler, prononce quelques derniers mots d’amitié, laisse tomber le micro au sol et quitte la scène comme un boxeur quitte le ring.

Ce concert c’était donc l’excellente occasion de voir en France un rappeur américain au sommet de sa gloire, dans une salle à taille humaine. C’est rare, merci l’euro. D’un point de vue strictement musical c’était un bon concert mais sans grande valeur ajoutée. Sur le plan du one man show en revanche c’était bel et bien Lil’Wayne la rock star du rap, dont tout le monde était venu admirer l’extravagance, pour le pire et surtout, pour le meilleur.

2 comments:

Anonymous said...

Horrible article de stan. T'as le niveau pour Rap2K fils.

Anonymous said...

ahah whitney houston ça avait l'air cool