Wednesday, January 02, 2008

Dans mon propre délire tu connais ma signature (épisode 3)

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Des lettres d’or et diamants montées sur spinnerz, ce n’est pas du dernier Bling Bling extravagant de Young Joc dont je veux parler mais du dernier modèle de ceinture de champion* de la fédération historique de catch américain, la WWE.

Auto-quote pour dire qu’ici tout est calculé.

Cette petite comparaison entre deux pièces de joaillerie chatoyante me permet aujourd’hui de compléter l’exercice commencé il y a maintenant près d’un mois, visant à tisser quelques liens entre catch et rap.

On continue donc.

Septembre 2007, une rumeur est lancée. Young Joc suite à une bagarre dans un club londonien se serait fait voler son modeste pendentif. Des bruits vite démentis par l’intéressé qui s’empresse alors de poser avec la breloque sur de nouvelles photos.
Dans un style plus miniaturiste mais cette fois-ci bien réel, le Capo du Dipset, Jim Jones s’est lui fait voler son son aiglon doré par TRU LIFE, un jeune rappeur dirigé en sous mains par le moins jeune Jay-Z. Dans un esprit poil à gratter, TRU passe des heures devant la caméra à dénoncer les agissements de Jim et ne perd pas une occasion de rappeler l’épisode du vol de câble.
On pourrait continuer genre histoire sans fin avec Shiest Bub un membre de Purple City, crew affilié à Dipset qui à son tour a volé la la chaine Roc A Fella de Tru Life.

Boucle bouclée.

Voler l’or du copain, c’est mal. Mais c’est un bon moyen de le ridiculiser ou d’attirer son attention. Les Bookers* de la WWE mettent donc fréquemment en route ce mécanisme afin de déclencher des rivalités, des FEUD dans le langage consacré.

La rivalité ici est une façon de créer de l’intérêt. Une bonne Feud entre catcheur fait augmenter considérablement le rating des shows télévisés de la WWE.
Le rap n’est pas en reste et si l’on ne parle pas de FEUD mais plutôt de BEEF, le but semble être similaire, à savoir attirer l’attention de l’audience et vendre un maximum de disque.

La rivalité est un des thèmes principaux dans la musique rap. Elle repose sur des affrontements entre quartiers entre scènes locales. La plus connue de ses rivalités, et c’est un poncif de le dire, reste la rivalité entre l’est et l’ouest des états unis symbolisée par les deux icones Tupac et Notorious Big.
L’issue de cette rivalité mythique tend à prouver qu’être en Beef, c’est sérieux et l’enjeu ne semble pas forcément être la vente de disque.
Néanmoins, il existe encore des doutes sur la mort des deux géants et nombreux sont ceux qui, dans un style dénicheur de conspiration façon « inspecteur nunus », dénoncent la manipulation.
Young Dro dans son dernier bulletin myspace lance un « pavé dans la marre » :

Date : 31 déc. 2007 4:01
Sujet : I GOT SOMETHING IMPORTANT TO TELL ALL RAP AND HIPHOP FANS
Texte : I SAW 2PAC YESTERDAY! DAT NIGGA IS ALIVE

DONT BELIEVE THE MEDIA

DONT BELIEVE THE HYPE

DONT BELIEVE DAT NIGGA TI

PEACE TO MY BRUTHAS IN IRAQI AND SHOUTOUTS TO MY BABYMAMA JAYANCE

chyea nigga.


Des millions de disques vendus plus tard, nous voici en 2007 (en fait en 2008 mais bon). Les rappeurs ont bien retenu la leçon. Quelques insultes, deux trois anecdotes déconeuses sur le rival, et la machine Beef est lancée, le tiroir caisse avec.
Dans cette utilisation d’une esthétique de la rivalité, il est facile de voir une relation avec le monde du catch.
Quand 50 cent annonce cet été que s’il ne vend pas plus de disques que Kanye West (censé sortir son album à la même date le 11 septembre) il ne fera plus d’album solo, la notion de Beef se confond avec celle de Feud, propre au catch.
En effet régulièrement les catcheurs mettent en jeu leur avenir au cours de matchs à stipulations type « I QUIT MATCH » dans lesquels le lutteur qui, sous la torture de son rival, prononce « I QUIT » se doit de quitter sa fédération.
L’issue du Beef « à stipulation » entre 50 cent et Kanye West ne s’est pas soldé par la disparition d’un des protagonistes de la scène rap ni par la mort, il en est de meme dans le catch le perdant revient toujours quelques mois plus tard. Ce fut donc une caricature de rivalité dont il ne fait aucun doute que le but était de créer l’intérêt et de susciter les ventes. On a ainsi vu pendant quelques mois les deux loulous se livrer à l’exercice de style du Beef une belle petite histoire dont le climax fut la confrontation mise en scène aux MTV vidéo music awards .

*Les booker scénarisent le déroulement des matches de catch et donc des FEUD

3 comments:

Anonymous said...

l'analogie beef/feud est sans doute la plus éloquente de toute, c'est le même spectacle

Anonymous said...

Moi j'ai vu Gregory Lemarchal sur une aire d'autoroute. Il s'est bien foutu de notre gueule.

Anonymous said...

I SAW NUNUS YESTERDAY! DAT NIGGA IS ALIVE